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Fin de vie : La Manif Pour Tous reçue par la Ministre


Le 7 février 2023, Ludovine de La Rochère et Albéric Dumont ont été reçus par Agnès Firmin-Le Bodo, Ministre déléguée auprès du Ministre de la Santé. 

 

Cet entretien a été l’occasion pour les représentants de La Manif Pour Tous d’expliquer pourquoi une évolution du cadre juridique vers l’euthanasie ou un suicide assisté serait contraire au respect des personnes malades, mais aussi des familles.

Aujourd’hui, le sentiment que l’on meurt mal en France prédomine dans la population. Cette idée peut se fonder sur la dégradation du système de santé qui endure un manque cruel de moyens humain et financier. Il en est de même pour les EHPAD, dont les difficultés sont connues. Cela engendre des situations de grandes fragilités pour les patients. Cette idée du « mal mourir » se fonde aussi sur la méconnaissance des soins palliatifs et la peur, qui en résulte, de la souffrance et de la dépendance.

Les soins palliatifs soulagent de la souffrance physique et psychique, et ce d’autant mieux que des progrès importants ont été faits ces dernières années dans ce domaine. Ces soins, qui sont relativement récents, représentent un progrès extraordinaire parce qu’ils prennent en compte la personne dans sa globalité, parce qu’ils sont efficaces et parce qu’ils évitent la surmédicalisation de la fin de vie. S’il existe des souffrances réfractaires, le personnel médical peut éventuellement sédater la personne. Il est donc faux de dire que l’euthanasie et le suicide assisté visent à répondre à la souffrance de la fin de vie : la réponse existe déjà.

Le véritable problème est que l’accès à ces soins est encore largement insuffisant : alors que la loi reconnaît l’accès aux soins palliatifs comme un droit, seuls 30% des personnes en ayant besoin y ont accès. Plus de 20 départements sont encore aujourd’hui dépourvus d’unité de soins palliatifs. 

Investir les moyens nécessaires pour que les soins palliatifs soient accessibles à tous est un choix de société. Il signifie que la vie de chacun compte jusqu’au bout, que personne n’est abandonné au seuil de la mort et que même les familles sont accompagnées pour entourer leur malade.

Les partisans d’une nouvelle évolution de la loi estiment que l’euthanasie et le suicide assisté pourraient être un complément aux soins palliatifs, ce qui est faux : la logique et la démarche de telles pratiques sont à l’opposé de celles des soins palliatifs. En outre, à l’évidence, si l’euthanasie ou le suicide assisté était légalisé, les soins palliatifs ne seraient pas pleinement développés dans la durée, accessibles à tous et partout en France. L’idée de « choisir sa mort », comme ils le revendiquent, conduirait en réalité à un non-choix.

Comme l’ont exposé Ludovine de La Rochère et Albéric Dumont à la Ministre, l’euthanasie ou le suicide assisté pose aussi aux familles de graves difficultés de conscience, de culpabilité (l’impression d’avoir abandonné), de trahison (l’impression d’avoir été abandonné), de traumatisme : lorsque la famille est informée en amont par le patient, elle se trouve en situation de devoir approuver. Et lorsqu’elle n’a pas été informée en amont (dans certains pays, comme la Suisse, le patient n’est pas tenu d’informer un proche), c’est traumatisant pour ceux qui restent. Les témoignages des familles dans les pays où ces pratiques sont légales sont accablants. La Ministre a été appelée à prendre aussi en compte les familles.

Lors de ces échanges avec la Ministre, les porte-parole de La Manif Pour Tous ont également souligné que la mort fait partie de la vie des hommes et la manière dont la société se positionne est d’une importance capitale : qu’est-ce que la société veut dire aux personnes âgées, aux malades et aux souffrants ? 

La Manif Pour Tous appelle à respecter les personnes malades et à cesser de prétendre qu’elles pourraient ne plus être dignes. Affirmer qu’il faudrait pouvoir programmer sa mort pour être certain de « mourir dans la dignité » est un terrible message envoyé à nos malades et à leurs familles.

La Ministre a finalement déclaré ne pas savoir ce qu’elle conclurait des échanges et des consultations qu’elle conduit depuis plusieurs mois sur ce sujet, ni savoir ce que souhaite le Président de la République.

La Manif Pour Tous n’est pas dupe des jalons qui sont posés par l’entourage d’Emmanuel Macron et poursuit son action auprès des élus et des responsables politiques.

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