Dans la révision de la loi sur la bioéthique, le législateur doit renforcer la dignité de la personne humaine et il faut distinguer les questions médico-scientifiques et les questions de société, insiste, dans une tribune au « Monde », le président de la commission bioéthique à l’Académie des sciences morales et politiques.
Tribune. La loi du 7 juillet 2011 relative à la bioéthique prévoyait qu’elle devait faire « l’objet d’un nouvel examen d’ensemble par le Parlement dans un délai maximal de sept ans après son entrée en vigueur ». Cette clause formelle laisse les pouvoirs publics maîtres de l’opportunité de légiférer.
Le gouvernement a annoncé son intention de déposer avant la fin de 2018 un projet de loi. Il n’appartient pas à l’Académie des sciences morales et politiques de se prononcer sur un texte dont la teneur n’est pas connue, mais il est de son devoir et de sa compétence de formuler des observations sur les enjeux que soulève cette révision.
Il faut distinguer les questions médico-scientifiques et les questions de société. L’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes ne relève d’aucun enjeu scientifique, mais elle renvoie à la question de l’évolution des mœurs, au même titre que le pacs ou le mariage pour tous. (…)
Source :
LE MONDE | |Par Jean-François Mattei (Président de la commission bioéthique à l’Académie des sciences morales et politiques)
https://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/10/18/jean-francois-mattei-evitons-les-derives-dans-la-revision-de-la-loi-sur-la-bioethique_5371488_3232.html?