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“Manif pour tous” : une cause à défendre bec et ongles


La GPA aggrave la violence faite aux femmes les plus pauvres. Et vise à ébouler les fondations de notre civilisation. L’appel à la mobilisation continue.

Je n’ai vraiment pas la tripe militante mais je suis allé témoigner ma solidarité aux animateurs de La Manif pour tous lors de leur université d’été, et je souhaite que leur rassemblement du 16 octobre prochain connaisse un grand succès. La cause soutenue avec opiniâtreté et sans le moindre sectarisme par Ludovine de la Rochère mérite d’être défendue bec et ongles. La GPA pousse la société de consommation jusqu’au paroxysme de la vénalité et du nihilisme. Elle attente à la dignité de la femme, aggrave la violence faite aux pauvres par les nantis et préfigure un monde où les humains privés de filiation effective tituberont dans une solitude infernale.L’homme sans qualité, de Musil, et ses suivants sartrien (la Nausée), camusien (l’Étranger), simenonien (tous ses romans), deviendra l’Homme sans gravité décrypté par le psychanalyste Melman. À terme, la folie du Frankenstein prophétisée par Mary Shelley condamnera notre postérité à la réclusion à perpète dans l’univers totalitaire du 1984, d’Orwell, ou du Meilleur des mondes, d’Huxley.

Ça fait froid dans le dos et la menace se précise, avec les “avancées” d’une science sans conscience. En soi, la PMA n’est pas condamnable ; elle peut permettre à un couple de surmonter un handicap pour avoir des enfants qui seront les siens. Mais on imagine les usages qui peuvent la dévoyer, dans un contexte où l’altérité des genres est récusée ou minorée jusque dans les projets des plus hauts responsables de la pédagogie. C’est l’altérité des genres qui échafaude le psychisme, forge la conscience de soi et le désir par voie de conséquence. C’est la filiation qui authentifie le moi ; on la retrouve dans les textes fondateurs de notre civilisation, ceux d’Homère et la Bible.

Le produit d’un embryon bricolé quelque part, congelé ailleurs, est voué à l’orphelinat psychologique. Les centaines de milliers de Français qui ont participé aux “manifs pour tous” n’étaient nullement “homophobes”, comme le bruitage médiatique orchestré par Christiane Taubira n’a cessé de le seriner. À l’exception d’infimes minorités, ils étaient peu politisés. Certes, le fond de sauce était plutôt catho que bobo, mais il s’agissait de ce catholicisme dit “culturel” — en fait, la conviction, partagée par les non-croyants, que les lois concoctées à la chancellerie visaient à ébouler les fondations de la civilisation occidentale. Rien de moins. À la limite, la contestation du mariage unisexe était un point de fixation ; nous savions trop que dans l’esprit de ses promoteurs il ouvre les voies d’une aventure humaine inédite et dangereuse à maints égards.

Pour ne pas commettre un suicide moral et mental, l’humanité doit accepter son inachèvement, le tragique de sa condition et l’inscription de la personne dans une généalogie. Les contours de la famille ont évolué au long de l’histoire, et elle n’est pas à bout de ses métamorphoses. Mais elle demeurera la matrice où se forment toute affectivité, toute sociabilité.

L’individu sans racines familiales stables est acculé à combler cette carence dans une quête identitaire douloureuse, et souvent vindicative. La tentation d’un radicalisme le guette. L’individu brimé dans sa virilité ou sa féminité est condamné pour sa part à patauger dans les brouillards de l’androgynie, voire à se noyer dans le narcissisme. Aucune société ne peut enfanter des êtres libres et épanouis si elle les atomise en les privant des repères les plus évidents : l’altérité des genres, l’accueil de l’enfant par un père et une mère, le giron d’une parentèle, microcosme obligé d’une patrie. Ces considérants de bon sens justifi ent que l’on s’associe au combat mené par Ludovine de la Rochère. D’autant que cette dame courageuse a su mettre son veto à toutes les tentatives de récupération politicienne.

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