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L’Express publie : « Pour la CEDH, un enfant a intérêt à voir reconnue sa « filiation réelle » « 


Strasbourg – L' »intérêt supérieur » d’un enfant est de « connaître la vérité sur ses origines » et que la justice reconnaisse sa « filiation réelle », même contre son gré, a estimé jeudi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Les juges européens avaient été saisis du cas d’un jeune Français aujourd’hui âgé de 19 ans, Aloïs Mandet, qui contestait sa filiation, telle qu’elle apparaît à l’état-civil.

Le jeune homme, né en août 1996, souhaite être officiellement considéré comme le fils du mari de sa mère, Jacques Mandet.

Le problème est que Jacques et Florence Mandet étaient divorcés à l’époque de la conception et de la naissance d’Aloïs – ils se sont remariés en 2003 – et que les tribunaux français ont reconnu la paternité d’un autre homme, Marc Glouzmann, lequel avait entretenu une relation suivie avec la mère à l’époque.

Jacques Mandet avait reconnu l’enfant lorsque celui-ci avait un an, mais les tribunaux français ont annulé cette reconnaissance à la demande de M. Glouzmann.

Les époux Mandet, ainsi que le jeune Alexis, avaient saisi la CEDH en se plaignant d’une atteinte à leur vie privée et familiale.

Mais la Cour européenne les a déboutés: elle a validé le raisonnement suivi par les tribunaux français, ceux-ci ayant selon elle « dûment placé l’intérêt supérieur de l’enfant au coeur de leurs considérations« .

« Même si l’enfant estimait que Jacques Mandet était son père« , son intérêt « était avant tout de connaître la vérité sur ses origines« , estime la Cour. « Ces décisions ne reviennent pas à faire indûment prévaloir l’intérêt du père biologique sur celui de l’enfant mais à considérer que l’intérêt de l’enfant et du père biologique se rejoignent en partie« , ont encore argumenté les juges européens.

Les décisions de justice n’ont jamais empêché le jeune homme de continuer à vivre « au sein de la famille Mandet, comme il le souhaitait« , ont encore relevé les magistrats européens.

Cet arrêt n’est pas définitif. La famille Mandet a trois mois pour demander à la CEDH un nouvel examen de ce dossier, mais celle-ci n’est pas tenue de le lui accorder.

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