Le nouvel intitulé du ministère de « la famille », qui devient celui « des familles », a été officialisé vendredi 4 mars dans un décret publié au Journal officiel. François Hollande, qui avait annoncé ce changement dans un entretien au magazine Ellejeudi, veut ainsi refléter la diversité des modèles familiaux.
Le chef de l’État a expliqué qu’il s’agit ainsi de « reconnaître toutes » les familles : « Les recomposées, les monoparentales, de même sexe. Ce qui est réactionnaire, c’est de considérer qu’il n’y aurait qu’un seul et unique modèle familial. »
Le décret publié vendredi au Journal officiel précise les attributions de la « ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes », Laurence Rossignol. « Les familles ont changé », a souligné cette dernière jeudi soir sur BFM-TV. Elle a rappelé que les familles monoparentales représentent « près de 20 % des familles », et que les familles recomposées et homoparentales sont également nombreuses.
« En prenant cette décision, le président de la République accompagne des évolutions de société. »
Mais « nous ne faisons pas la promotion d’un quelconque modèle de famille », a-t-elle ajouté. La ministre a rappelé que « le code de l’action sociale et des familles avait déjà choisi cette dénomination il y a plusieurs années ». « Etre ministre “des” familles, c’est une façon d’être dans une société d’inclusion de tous types de familles, et non pas d’exclusion », a renchéri vendredi sur RTL l’ex-ministre déléguée à la famille, Dominique Bertinotti (PS).
La Manif pour tous dénonce un « abandon » de la famille
En revanche, La Manif pour tous a estimé dans un communiqué que « renoncer à parler de “la” famille, c’est renoncer à la mission du ministère concerné, qui est de renforcer la cellule familiale ». « C’est aussi renoncer à donner toute son importance à la famille et d’une certaine manière, c’est l’abandonner », a ajouté le mouvement de défense de la famille traditionnelle.
De son côté, le député Eric Ciotti (Les Républicains) a jugé cette décision « ridicule sur la forme ». « Sur le fond ça traduit une idéologie que me paraît dangereuse », a-t-il ajouté sur RTL, estimant que « les socialistes, en tout cas le président de la République, n’aiment pas la famille ».