Les députés LR ont de nouveau mené bataille jeudi, avec le renfort d’élus UDI et FN, afin de durcir les sanctions pour recours à la gestation pour autrui (GPA, mères porteuses) lors de débats houleux rappelant ceux autour du mariage homosexuel.
L’Assemblée examinait deux propositions de loi LR dans le cadre d’une « niche » réservée au principal groupe d’opposition.
Faute de députés de gauche suffisants présents, les deux motions de rejet préalable des textes présentées par le PS ont été repoussées. Cela a poussé le secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen à demander la réserve des votes qui auront lieu mardi lorsque les bancs de gauche seront davantage garnis.
Des élus LR ont dénoncé un vote « un peu volé » estimant qu’avec ce report « les dés sont pipés », Guillaume Larrivé y voyant notamment une « triste fin de règne ».
Le premier texte porté par Philippe Gosselin visait à insérer « le principe d’indisponibilité du corps humain » dans la Constitution. Le gouvernement et les socialistes ont objecté que ce principe était déjà reconnu et que l’inscrire dans la Loi fondamentale pourrait empêcher par exemple la recherche sur l’embryon ou l’assistance médicale à la procréation.
Le second texte de Valérie Boyer de lutte « contre le recours à une mère porteuse » prévoyait de nouvelles incriminations sanctionnant le recours à la GPA. Il entendait aussi interdire toute transcription d’acte d’état civil étranger reconnaissant une filiation issue de cette pratique pour « conduire la Cour européenne des droits de l’Homme à reconsidérer sa position ».
Dans l’hémicycle, nombre de députés LR, dont des membres de l’Entente parlementaire pour la famille et de la Droite forte, ainsi que Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate (PCD) et candidat à la primaire, ont soutenu ces deux propositions.
Dans les tribunes figurait la présidente de la Manif pour tous Ludovine de la Rochère, dont le collectif appelait à un rassemblement en fin de journée près de l’Assemblée. François Fillon et Bruno Le Maire, deux députés également candidats à la primaire, avaient envoyé des messages de soutien sur Twitter à Valérie Boyer.
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