Il n’y a rien à ajouter au cri du cœur qu’a inspiré à Nicolas Lévine la récente resucée du Manifeste des 343 exigeant l’allongement des délais légaux d’accès à l’IVG. Il faut peut-être en nuancer la conclusion : certes, au nom de l’égalité entre les sexes, un certain pan du féminisme aspire à l’abolition de la fertilité (c’est le fantasme des « enfants conçus dans les laboratoires » qu’il évoque). Mais en l’état actuel des mentalités progressistes (et des possibilités techniques), on rêve avant tout d’un monde où aucun être humain ne vienne sur terre qui n’ait été voulu, programmé, planifié par une femme. Derrière le droit à disposer de son corps, derrière l’obsession de la planification des naissances qui rend indésirables les « enfants du hasard », il y a la déification de la femme : non pas la femme qui m’a porté et accueilli ; non, plus, bien plus encore ; la femme par la volonté de qui j’existe ; la femme qui m’a voulu parce qu’elle voulait avoir un enfant, au sens fort du terme, le posséder ; la femme qui jusqu’à l’instant de ma naissance avait droit de vie et de mort sur moi. N’ayant pu faire que Dieu soit une femme, on a fait en sorte que la femme devînt Dieu.
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