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Ce qui se joue vraiment derrière l’interdiction des thérapies de conversion


Les sénateurs ont voté mardi, à 305 voix contre 28, la création d’un délit pour interdire les « thérapies de conversion », les pratiques visant à imposer l’hétérosexualité aux personnes LGBT. En réalité, le cœur du texte n’est pas là.

Avec Ludovine de La Rochère :

Ce mardi 7 décembre, le Sénat a voté en faveur de la proposition de loi « interdisant les pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne ». Ce vote faisait suite à celui, dans le même sens, de l’Assemblée nationale le 5 octobre dernier, le tout dans le cadre d’une procédure accélérée qui n’est cependant pas encore achevée, heureusement.

Dans nombre de médias et sur les réseaux sociaux, ce texte a été présenté comme visant à interdire les « thérapies de conversion », des pratiques qui prétendent « guérir » des personnes de leur homosexualité. Elles sont répandues dans certains pays mais, à vrai dire, pas vraiment en France.

Vu ainsi, évidemment, le grand public comme la plupart de nos élus, ont perçu favorablement ce texte et ce, d’autant plus qu’ils craignaient d’être accusés d’homophobie s’ils s’opposaient à cette proposition de loi.

Hélas, en réalité, le cœur du texte n’est pas là, et d’ailleurs, le terme de « thérapies de conversion » ne figure même pas dans la proposition de loi.

Ce que celle-ci interdit, ce sont « les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne ». Les mineurs, précisons-le tout de suite, sont concernés par ce texte. Et l’on constate donc que ce texte porte aussi sur « l’identité de genre », un concept non défini et qui ne peut l’être puisqu’il s’agir du ressenti profond de chaque personne d’être plus ou moins féminin ou masculin, ou les deux, ou aucun des deux…

Quant à ceux qui sont ciblés par la proposition de loi, ce ne sont pas des organisateurs de « thérapies de conversion » telles que décrites par les associations militantes, mais tout particulièrement les parents ou grands-parents d’un enfant ou d’un adolescent et les professionnels du monde médical. Les uns comme les autres seraient passibles de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 amendes s’ils tentent, de manière jugée trop insistante, de faire abandonner à leur enfant ou patient le projet de se lancer dans une transition de genre ou de sexe. Les parents pourraient même se voir retirer leur autorité parentale.

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