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Bruno Retailleau : « Je demande à Emmanuel Macron de reporter sine die la loi de bioéthique »


Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, considère que la crise sanitaire impose de nouvelles priorités et bouscule le calendrier législatif. Pour lui, sur la question de la PMA, « passer en force serait inadmissible à l’heure où nous devons nous serrer les coudes face aux difficultés. »

En quoi la crise sanitaire remet-elle en question le vote de la loi bioéthique et notamment la PMA pour toutes ?

La crise sanitaire a bousculé le calendrier législatif en imposant de nouvelles priorités. La première urgence consiste aujourd’hui à traiter la question de l’hôpital qu’il faut remettre debout et celle aussi de la dépendance. Je rappelle qu’il y a eu autant de morts dans les Ehpad que dans les hôpitaux et ce dans des conditions effroyables de solitude. La seconde priorité est évidemment la crise sociale et économique à venir. En 2009, la croissance avait chuté de moins de 3% avec tous les effets que nous connaissons… En 2020, la chute pourrait être de 10% ! Derrière ces chiffres abstraits, il y a une réalité sociale dramatique avec des destructions d’emplois. Plus d’un million de Français pourraient se retrouver au chômage dans les mois à venir et notamment des jeunes apprentis ou diplômés. Bref, la priorité législative n’est absolument pas la PMA.

Certains voient dans le vote de la loi bioéthique un objectif décalé et militant aux antipodes de l’état d’urgence sanitaire et social. Est-ce votre avis ?

Exactement. Le Président a voulu écarter les sujets qui pouvaient porter atteinte à la concorde nationale. Il a même prêché l’unité nationale en se réclamant de Georges Clémenceau et du général de Gaulle. A juste titre, il a décidé de remettre sine die la réforme des retraites. Elle est toujours nécessaire sur le fond mais c’est une occasion de discordance et non de division au moment grave que nous vivons. Il en va de même avec la loi de bioéthique. On voit bien que l’aile la plus progressiste de En Marche réclame l’aboutissement de cette réforme coûte que coûte avec une logique militante et libérale libertaire. J’espère que le Président saura se comporter en père de la nation et non en chef de clan. Je demande donc au Président de reporter sine die la loi de bioéthique au nom de la concorde nationale. Passer en force serait inadmissible à l’heure où nous devons nous serrer les coudes face aux difficultés.

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