« Le conseil national de l’ordre des médecins n’a pas constaté d’obstacle majeur à l’extension de l’AMP (1) à toutes les femmes, au regard de l’éthique médicale en général, sous réserve que soient respectés les principes de non-discrimination et de la liberté du médecin. »
C’est par cette déclaration équivoque, que la présidente de la section éthique du CNOM, Anne-Marie Travieux, a introduit son intervention devant les parlementaires, n’affirmant aucune opposition explicite au texte, sans pour autant paraître accorder un blanc-seing au pouvoir législatif. « L’Ordre proposera des amendements », a par ailleurs prévenu le vice-président de l’institution, Serge Uzan.
Au long des échanges avec les députés, les représentants du CNOM n’ont semblé prendre que peu de positions claires, renvoyant souvent les questions à des enjeux « sociétaux » – comprendre : des débats qui ne relèveraient pas d’un point de vue médical.
Sur la question de l’accès aux origines, le rapporteur La République en Marche (LREM) Jean-Louis Touraine les a par exemple interrogés sur « l’inégalité induite entre couples hétérosexuels et homosexuels, puisque 80 % des couples hétérosexuels qui ont eu recours à un donneur dissimulent ce fait à leurs enfants », là où c’est évidemment impossible dans les familles homoparentales. « Je ne suis pas sûre que l’Ordre ait à se positionner sur ce point, a répondu Anne-Marie Travieux. Il y a une demande sociétale là-dessus ces dernières années, mais il n’y a pas de consensus, certains estiment qu’il y a une inégalité, d’autres non. »