L’association a tenu son Université d’été les 17 et 18 septembre. Au cours de deux journées de travail, les bénévoles du mouvement ont exprimé une forte défiance à l’égard des politiques.
C’est dans le contexte politique de la prochaine présidentielle que la Manif pour tous a tenu les 17 et 18 septembre son université d’été à Etiolles (Essonne). Pour autant, sa présidente, Ludovine de La Rochère, s’est bien gardée de marquer une préférence pour tel ou tel candidat. A l’image des militants présents qui pour beaucoup, n’ont pas encore fait leur choix.
Pas de candidat de prédilection
Pour Henri, 24 ans, étudiant parisien en sciences politiques, la Manif pour tous est déjà une longue histoire. Il a participé à toutes les manifestations depuis 2013 et, de fil en aiguille, est « resté » en tant que bénévole. Henri en revanche ne sait pas encore pour qui il votera lors de la présidentielle. Il sait juste que les valeurs portées par la Manif seront « clairement un critère de vote ».
Marie, 30 ans, venue de Bordeaux, ne dit pas autre chose. Responsable de la Manif pour tous pour la région Aquitaine, elle est devenue militante au nom des enfants. Selon la jeune femme, depuis la loi Taubira, ceux-ci « ne sont plus considérés comme des êtres à qui l’on donne le meilleur mais des personnes destinées à satisfaire les adultes. » Marie ne souhaite pas non plus que la Manif pour tous devienne partisane. « Nous faisons de la politique au sens classique : nous participons à la vie de la cité. Voilà notre rôle. »
Voter pour des valeurs
Dans les allées, cette lassitude à l’égard des politiques est palpable parmi la centaine de militants qui ont fait le déplacement. Une seule personnalité fait l’unanimité – mais contre elle : le président de la République, accusé de multiplier les attaques contre les familles.
Reste donc les candidats de droite. « Je voterai à la primaire des Républicains pour un candidat qui portera mes valeurs, même s’il n’a aucune chance d’être élu,explique ainsi Christophe, 45 ans. Je ne vais quand même pas me priver de ce plaisir. » Avec Dimitri, 19 ans, dont ce sera le premier vote lors d’une présidentielle, et David, 45 ans, ils imaginent accorder leur suffrage à Jean-Frédéric Poisson ou Hervé Mariton, « voire à Fillon, qui est un moindre mal. » En revanche, en cas de duel Hollande-Juppé au second tour de la présidentielle, ils s’abstiendraient.
« Cela fait des années que nous votons utile ou par défaut, renchérit Jean, parisien d’une soixantaine d’années. Cette fois-ci, je suis prêt à voter pour un candidat qui partage mes convictions. »
Dupont-Aignan, présent « en voisin »
Au fil des discussions, le nom de Nicolas Dupont-Aignan revient aussi parfois. Le président de Debout la France est d’ailleurs présent « en voisin » – il est député d’une circonscription proche. « Je suis venu dire ma sympathie à un mouvement que j’estime courageux. »