Permettre à la science d’avancer sans remettre en cause les principes qui fondent notre humanité commune, telle est la difficile tâche de cette révision des lois de bioéthique…
Existe-t-il des limites à la science? À mesure que les connaissances et les techniques progressent, la question se pose de savoir si tout ce qui est scientifiquement possible est nécessairement désirable. C’est à cette interrogation que tentent de répondre en France les lois de bioéthique, révisées tous les sept ans. Après des états généraux tenus sur l’ensemble du territoire et un avis du Comité Consultatif National d’Ethique, ce sera au législateur de trancher et d’adopter une nouvelle loi début 2019. Et les sujets sensibles ne manquent pas. Neuf thèmes susceptibles de donner lieu à des modifications ont été identifiés par le CCNE, parmi lesquels se trouvent la recherche sur l’embryon, la génétique, le don d’organes, les données de santé, l’intelligence artificielle, la procréation ou la prise en charge de la fin de vie.
La bioéthique française s’est construite autour de grands principes – dignité de la personne humaine et protection de l’espèce, indisponibilité du corps humain – qui fixent des limites intangibles au progrès scientifique. Certains jugent cette approche inefficace et militent pour que plus de souplesse soit donnée au monde scientifique et pour une appréciation au cas par cas des situations les plus épineuses. Lire la suite ici