CHRONIQUE de Anne-Laure Boch, neurochirurgienne, praticienne hospitalière, docteur en philosophie
Les instances publiques chargées de bioéthique seraient-elles en délicatesse avec leurs missions mêmes ? Quelques mois après que Jean-François Delfraissy, président du Conseil Consultatif National d’Éthique, a déclaré : « Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal », c’est au tour du Conseil National de l’Ordre des Médecins d’affirmer : « L’Ordre ne doit pas être une instance moralisatrice face à une demande sociétale. » Il semblerait que le bien et le mal, la morale, la déontologie (du grec deon, -ontos : ce qu’il faut faire), soient devenus des sujets trop difficiles pour les comités qui ont la charge officielle d’y réfléchir. On parle de « sujets clivants » et tout est dit. Devant tant de modestie affichée, le citoyen qui finance ces organismes n’est-il pas en droit de se demander à quoi ils servent ? (…)
Source :
Anne-Laure Boch , le 20/11/2018 à 10h53
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Ethique/PMA-toutes-business-usual-2018-11-20-1200984267