Tous nés d’un père et d’une mère
COMMUNIQUE DE PRESSE
Dérapage d’Agnès Buzyn sur la souffrance des couples infertiles
« On n’a pas besoin d’être malade pour accéder à la PMA. Quand on est un couple hétérosexuel, on n’a pas à prouver qu’on est infertile. » Ces propos tenus ce matin par la ministre des Solidarités et de la Santé pour justifier péniblement le remboursement de la PMA sans père augurent mal de la sérénité des débats à venir dans le cadre du projet de loi de bioéthique. Après cette sortie de route, Agnès Buzyn doit reprendre ses esprits et présenter ses excuses aux couples souffrant d’infertilité.
En cherchant à mettre sur le même pied l’infertilité des couples homme-femme qui n’arrivent pas à avoir d’enfant et le cas de femmes a priori fécondes mais n’ayant pas de relations sexuelles avec un homme, la ministre des Solidarités et de la Santé a commis une faute. Contrairement à ce qu’affirme Agnès Buzyn, « l’assistance médicale à la procréation s’adresse aux couples hétérosexuels (mariés, pacsés ou en concubinage) en âge de procréer et qui se trouvent dans l’une des situations suivantes :
- Le couple ou l’un des membres présente une stérilité (ou infertilité) pathologique médicalement constatée (bilan d’infertilité).
- L’un des membres du couple est porteur d’une maladie grave, susceptible d’être transmise au conjoint ou à l’enfant. » (https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31462)
L’article L2141-2 du Code de la santé publique est très clair : « l’assistance médicale à la procréation a pour objet de remédier à l’infertilité d’un couple ou d’éviter la transmission à l’enfant ou à un membre du couple d’une maladie d’une particulière gravité. Le caractère pathologique de l’infertilité doit être médicalement diagnostiqué. » Faute d’argument, le gouvernement finit par mentir aux Français. Même lorsque la cause de l’infertilité n’est pas identifiée (elle peut être aussi bien physiologique que psychologique), il n’en demeure pas moins que – conformément à la loi -, la PMA est systématiquement précédée d’un constat médical montrant que le couple concerné ne parvient pas à avoir d’enfant naturellement et ce, dans la durée.
La PMA a bien pour objectif d’aider des couples qui n’arrivent pas à avoir un enfant, c’est-à-dire des couples souffrant d’infertilité. Et cette souffrance ne pourra jamais être comparée à la situation d’une femme célibataire ou d’un couple de femme qui n’ont pas d’enfant, non pas en raison d’une pathologie – identifiée ou non -, mais parce qu’elles n’ont pas de relations sexuelles avec un homme : pour faire un enfant, il faut un homme et une femme. Si cette condition est nécessaire, elle est insuffisante pour les couples souffrant d’infertilité.
Le gouvernement ne cesse de parler de « débat apaisé » à propos de la PMA sans père. Mais au-delà des paroles, il y a les actes. Et le dérapage d’Agnès Buzyn est inquiétant à l’approche de l’ouverture des travaux parlementaires. Dans ce contexte, des excuses pour les couples qui se battent chaque jour pour surmonter la souffrance de l’infertilité sont aussi impératives qu’urgentes.
« La Manif Pour Tous entend continuer à rester particulièrement vigilante sur la tonalité des propos tenus lors des débats autour de ces questions sensibles qui touchent à la famille et à la filiation à travers la PMA sans père, l’autoconservation des ovocytes et la GPA » prévient Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous.
Pour défendre le droit des enfants à ne pas être délibérément privés de père, d’amour paternel toute leur vie, une grande manifestation unitaire et pacifique aura lieu à Paris le dimanche 6 octobre sous le label « Marchons Enfants ». La Manif Pour Tous sera acteur de cette journée de mobilisation nationale et unitaire et ses équipes sont d’ores et déjà au travail.