PMA sans père qui conduit à la GPA, autoconservation sans motif médical des gamètes, filiation fictive, embryons transgéniques, chimères animal-homme, gamètes artificiels… les motifs de divisions au sein du Parlement sur le projet de loi bioéthique sont nombreux. Hélas, au lieu de chercher à construire un consensus conforme à la tradition d’une bioéthique à la française, le Président de la République, son gouvernement et sa majorité ont fait le choix du passage en force en refusant systématiquement toute modification du projet initial. Cette attitude s’est répétée lors de tous les allers-retours entre l’Assemblée nationale et le Sénat. C’est pourquoi, après avoir modifié le texte en 1ère et 2e lecture, les sénateurs ont préféré rejeter le texte. Le réécrire aurait été une perte de temps puisque, têtu et sourd au débat parlementaire, le gouvernement a déjà fait part de son intention de passer en force lors de la lecture définitive à l’Assemblée nationale.
Avec ce rejet du texte par le Sénat, le processus législatif est un échec politique. Outre l’échec dans la construction d’un consensus, c’est un terrible aveu d’échec sur le fonctionnement des institutions et du débat démocratique. Ce parcours législatif montre combien un gouvernement peut se passer du Sénat et mépriser son travail. Cela conduit à des clivages importants qui laisseront des traces. Plus grave encore, cela participe à la rupture entre les Français et leurs élus qui se manifeste par une abstention toujours plus importante de scrutin en scrutin. Seuls 15% des jeunes se sont déplacés dimanche dernier pour voter aux élections régionales et départementales. Ces élections ont d’ailleurs été marquées par un rejet des listes de la majorité, et même par son élimination dans les Hauts de France malgré la présence de 5 ministres. Si le nouveau monde de 2017 consiste à faire fi des institutions, à laisser l’idéologie guider l’action publique et renoncer à tenir ses engagements, son avenir est compromis. Il reste encore une carte à jouer pour Emmanuel Macron : celle de rester fidèle à sa parole en tenant son engagement. Il sortirait grandi de cet échec du débat parlementaire et démocratique en faisant de la PMA, de la GPA et des autres mesures controversées un véritable sujet de débat et de promesses électorales claires dans la campagne de 2022. Pour ou contre la démocratie : à lui de jouer.
« Faire volontairement des orphelins ne fera jamais une loi d’amour. Priver un enfant de son père ne fera jamais une loi d’égalité. Dire non au fait qu’ « il n’existe pas de droit à l’enfant » ne fera jamais une loi de la fraternité. Les masques doivent tomber. Mais ce projet de loi n’est encore ni voté ni proclamé : tout est encore possible » rappelle Albéric Dumont, Vice-Président de La Manif Pour tous.
L’égalité des droits, c’est dès la naissance
Jeudi 24 juin 2021
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