Alain Juppé à Casablanca
Hugues : « Vous avez parlé d’apaisement, vous avez parlé de stabilité. Notamment en parlant du Maroc. Il y a un mot par contre qui manque : « la famille ».
Le Maroc, justement est particulièrement stable, pour la Monarchie Alaouite et la richesse de la famille, qui est la cellule de base de la société. La famille, ça fait 3 ans qu’elle est massacrée par le pouvoir socialiste. Avec la loi Taubira, la baisse des allocations familiales puis le divorce qui ne nécessite même plus de juge. (…) Tous les repères de la cellules de base et tous les repères sociétaux de la famille française sont cassés. Donc ma question est simple : est-ce que vous allez revenir sur la loi Taubira et en particulier sur un point essentiel : réintroduire la notion de père et de mère (donc de la complémentarité de couple) pour les enfants. Cette notion de père et de mère ont disparu du code civil et n’existe plus sur les livrets de famille. Est-ce que avec vous ça va être ré-intégré ?
Alain Juppé : Je n’ai pas parlé de ce sujet dans mon intervention mais ce n’est pas pour autant que je ne considère pas la famille comme un pilier fondamental de l’équilibre de notre société. Dans ce monde qui perd ses repères cela reste fondamental et je sais que les françaises et les français y tienne. Je d’ailleurs prévu pour les particuliers deux mesures qui s’appliquent particulièrement aux familles. D’abord ré-hausser le plafond du quotient familiale parce que dans les mesures qui ont été prise contre la politique familiale depuis quelques temps il y a eu là aussi la remise en cause d’un certain nombre de mesures de justice pour faire en sorte que quand on élève des enfants on soit tenu compte dans un régime fiscal poursuivit. Deuxièmement, d’améliorer les petites assurances sociales sur les emploi à domicile (…).
Sur les deux autres points que vous avez évoqué, je vais vous dire la vérité : je ne remettrai pas en cause la loi Taubira; je l’ai déjà dit. Parce que ce serait ouvrir un débat et des plaies dans la société française qui sont en contradiction avec ma volonté d’apaisement. Il y a un moment où les mœurs évoluent dans un pays, et il faut en tenir compte (…).
H: « C’est un mensonge, excusez moi, c’est un mensonge anthropologique que de dire que deux papas ou deux mamans c’est la même chose qu’un papa et une maman »
AJ : Je n’ai pas dit ça j’ai dit que, l’union de deux personnes du même sexe était inscrite dans la loi française et que je ne reviendrai pas dessus. Je ne suis pas du tout favorable à la théorie du genre, et je me bats contre la GPA et je pense que la PMA doit être réservée aux couples hétérosexuels en situation d’infertilité.(…)
Alain Juppé à Rabat
Edouard : Bonjour Monsieur le Premier Minsitre, merci de faire le déplacement jusqu’ici. Vous avez parlé de transmission donc ma question est de savoir quelle est votre position sur la loi Taubira, donc sur votre avis sur l’adoption.
Alain Juppé : On m’a posé la même question hier soir déjà. Je ne change pas d’avis en fonction des publics.
Je l’ai dit, je ne reviendrai pas sur ce qu’on appelle le mariage des personnes de même sexe. Parce que je pense que la société française aujourd’hui évolue, que les moeurs ont évoluées. Ce serait rouvrir un conflit inutile que de remettre ça sur le chantier. On aurait pu faire la réforme autrement. J’ai déjà dit que je n’aurait pas utilisé le mot « mariage ». J’aurai utilisé un autre mot mais enfin bon, là, c’est fait.
Tous les pays y viennent. L’Irlande, l’Italie, sous des formes un peu différentes. La plupart des Etats-Unis d’Amérique. Et regardez, dans notre jeunesse, il y a des jeunes que ça choc bien sur. Pour des convictions religieuses. Que je respecte totalement et je leur demande aussi de respecter celles des autres. Il y a beaucoup de jeunes qui ne sont pas choqués (…).
En revanche, je serai extrêmement vigileant et combatif contre la GPA. Parce que pour moi c’est le mensonge anthropologique parce que un enfant c’est un père et une mère.
Sur la PMA je pense qu’elle devrait être réservée aux couples hétérosexuels qui ont des problèmes de fertilité là aussi : un père / une mère.
L’adoption est un sujet plus difficile.
Mettons nous dans une circonstance un peu particulière; je vais faire de la fiction, mais c’est tout a fait réel : un mère se sépare de son mari et garde l’enfant. Et puis, elle se met en couple avec une autre femme. Est-ce qu’on va au nom de l’intêret de l’enfant autoriser ou pas l’adoption ? Ça pose problème. Puisqu’il faut y réfléchir (…).
Ce sont des cas d’école parce que les enfants adoptés ont extrêmement rares et les familles hétérosexuels ont souvent beaucoup de mal pour adopter. Voilà ma position sur ces problèmes de société et d’éthique personnelle, de convictions religieuse. Je le répète et je les respecte. Je crois qu’ on attend aujourd’hui que ça marche avec son temps. Peut-être que tout le monde pourrait s’inspirer de cette ouverture d’esprit et de ce qui est au coeur de la religion Chrétienne quand même : c’est l’amour de l’autre. Ce respect de l’autre. On parle souvent des valeurs chrétiennes en France. Des racines Chrétiennes, mais autant que je sache, le message du christianisme : c’est d’abord l’amour du prochain. C’est pas le « banisment » du prochain ou la haine de l’autre. C’est exactement l’inverse. (…).