3 questions à Diane, une des 268 Mariannes qui dénoncent la GPA, les atteintes aux droits des femmes et interpellent Emmanuel Macron en ce 8 mars.
A l’occasion de la Journée Internationale pour les Droits des Femmes, La Manif Pour Tous a organisé une mobilisation spectaculaire pour dénoncer la GPA, pratique intolérable et contraire à la dignité des femmes. Dans une scénographie qui s’est déroulée sur le Pont d’Iéna, au pied de la Tour Eiffel, 268 Mariannes enchaînées se sont libérées de leurs chaînes pour appeler Emmanuel Macron à libérer toutes les femmes du monde qui sont asservies par la GPA. Elles étaient 268 Mariannes, chiffre symbolique pour défendre la féminité et la maternité car une grossesse dure en moyenne 268 jours. Une réponse grandeur nature aux propos polémiques et provocant d’Élisabeth Moreno qui vient de se déclarer favorable à la GPA.
Quelles sont les motivations de ces jeunes femmes mobilisées au sein de La Manif Pour Tous ? Quelles sont leurs revendications ? Les réponses de Diane, une de ces 268 Mariannes.
Pourquoi vous mobilisez-vous à l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes ?
Avec 267 autres Mariannes, je veux m’engager pour porter une ambition simple : « Tolérance zéro pour les atteintes aux droits des femmes ! » C’est ce message que nous avons martelé au pied de la Tour Eiffel. Ces atteintes sont multiples, évidemment. On parle beaucoup des violences et des inégalités, notamment salariales, que subissent les femmes. Il en est une autre, qui concerne les femmes dans de très nombreux pays : c’est la pratique de la GPA. Entendons-nous bien, la GPA, la Gestation Pour Autrui, c’est louer une femme, louer un utérus, pour faire un bébé commandé. C’est au business aussi lucratif qu’immonde car il exploite la pauvreté des femmes et détruit l’une des plus belles facettes de la féminité : la maternité. Pour moi, comme pour toutes les Mariannes mobilisées, et plus largement une grande majorité des Français, la dignité des femmes n’a pas de frontière. La seule solution est donc d’obtenir l’abolition universelle de la GPA. C’est cette dimension universelle que nous avons mis en avant en choisissant un lieu emblématique de Paris. Les photos ont déjà fait le tour du monde. Nous sommes en une du Guardian : l’objectif est atteint.
Certains vous accusent de mélanger la GPA avec la PMA et le projet de loi bioéthique. Qu’en est-il ?
Nous nous battons contre la GPA qui est une atteinte intolérable aux droits des femmes et à leur dignité. J’ai 22 ans, je suis étudiante et je refuse de baisser les bras devant cette pratique violente et destructrice. Et je suis convaincue que nous pouvons gagner en mobilisant l’opinion publique et en interpelant les politiques. C’est ce que nous avons fait dans le cadre somptueux du Pont d’Iena : nous avons adressé un message clair à Emmanuel Macron : veut-il être complice de la GPA ou être celui qui prendra la tête d’un grand mouvement en faveur de son abolition universelle. Et c’est possible : nous avons réussi à stopper la recherche sur le clonage humain partout dans le monde qui pour certains était inéluctable. Rien n’est jamais écrit. Et pour dire non à la GPA, il faut être cohérent et refuser tout ce qui y conduit. Les propos polémiques de la ministre en charge de l’égalité femmes-hommes sont une véritable provocation en ce 8 mars. Comment peut-on se dire féministe, avoir des responsabilités gouvernementales et se déclarer favorable à la GPA ? C’est tout simplement scandaleux. On ne transige pas avec la dignité de la femme. Les amendements insidieux du projet de loi bioéthique pour faciliter la transcription à l’état civil des enfants nés par GPA à l’étranger en sont un parfait exemple. En effet, si de telles mesures étaient adoptées, ce serait un nouveau pas pour encourager les Français à recourir à la GPA à l’étranger. Et demain, ce sera en France. Ce n’est pas ma vision de la société ni de la dignité de la femme. Il en est de même avec la PMA sans motif médical qui ouvre le droit à l’enfant. Si l’on autorise la procréation sans sexe pour les femmes, pourquoi la refusera-t-on aux hommes ? D’ailleurs, les promoteurs de la GPA commencent à la rebaptiser « PMA pour les couples d’hommes » en espérant que cela facilitera son adoption. Mais nous sommes vigilantes et cohérentes. D’ailleurs, l’opposition des parlementaires et des Français au projet de loi bioéthique ne cesse de croître. 70% des Français réclament aujourd’hui son retrait.
Qui sont les Mariannes et d’autres actions sont-elles prévues ?
Les Mariannes sont des jeunes femmes, étudiantes, et soutenues par La Manif Pour Tous. Nous étions 100 devant l’Assemblée nationale pour le 8 mars 2020 et les images avaient fait le tour du monde. Nous avons voulu aller plus loin cette année en étant 268, chiffre symbolique du nombre de jours réel d’une grossesse. Car nous voulons défendre les femmes et la maternité qui sont ciblées par la GPA. Nous sommes régulièrement présentes aux événements de La Manif Pour Tous pour rappeler que la République doit protéger tous ses enfants. Elle doit ainsi prendre soin de la famille, premier lieu de solidarité et refuge pour les plus vulnérables, particulièrement en période de crise. Plus que jamais en 2021, les Mariannes sont aussi une mobilisation visible de la jeunesse, de la génération sacrifiée par la crise sanitaire. Malgré tout cela, nous voulons écrire un avenir heureux pour notre société et la rendre plus juste, plus durable, plus libre et plus fraternelle. En ce 8 mars, nous appelons toutes les femmes, et tous les hommes, à s’engager avec nous et à refuser toutes atteintes aux droits des femmes.