Intervention d’Albéric Dumont, vice-président de La Manif Pour Tous, lors de la grande manifestation « Marchons Enfants ! » du 6 octobre 2019, organisée par plus de 20 associations partenaires, contre la PMA sans Père et la GPA.
Discours intégral
Seul le prononcé fait foi
Chers amis,
Franchement, ca fait chaud au cœur de savoir que malgré ce que beaucoup voyait comme un mouvement essoufflé, il y a encore tant de Français mobilisés. Malgré les sarcasmes de certains, malgré les années qui passent, malgré vos engagements familiaux, malgré les contraintes de votre venue à Paris en métro, en train en bus, en avion, à pied ou en poussette… vous êtes encore là. Nous sommes toujours là et je crois qu’on peut dire que le prétendu sens de l’Histoire a ce soir du plomb dans l’aile.
- Contrairement à la petite musique que certains nous joue depuis quelques jours, rien n’est joué et l’avenir du projet de loi est plus que jamais incertain.
- Souvenez-vous de cet adolescent, Benoit, qui nous disait il y a quelques années : « on nous dit que la société change. Mais nos besoins à nous, petits enfants de l’orphelinat ne changent pas »
- Alors, NON le débat n’est pas tranché.
- NON, il ne faut pas qu’un utérus pour faire un enfant
- NON, la dignité des femmes n’a pas de frontières. Si la GPA est intolérable en France, elle l’est aussi intolérable à l’étranger.
- NON, la sécurité sociale n’a pas à financer des actes pour des personnes qui ne sont pas malades
Non, nous ne pouvons pas en rester là.
Concernant le projet de loi bioéthique, ou plutôt projet de loi de société devrais dire. Car oui, il s’agit de dire « quel monde nous voulons pour demain ». C’était d’ailleurs le thème des états généraux de la bioéthique.
On a dit aux Français de participer aux Etats généraux de la bioéthique.
On nous a dit d’être auditionné par les espaces éthiques régionaux.
On nous a dit d’être auditionné par le Comité consultatif national d’éthique.
On nous a dit d’être auditionné par la mission d’information parlementaire sur la bioéthique.
On nous a dit d’être auditionné par la commission spéciale de l’Assemblée nationale.
A chaque fois, nous avons répondu présent.
A chaque fois le gouvernement nous a écouté mais n’a jamais voulu prendre en compte nos remarques. Ni les nôtres, ni celles des nombreuses voix qui s’élèvent pour alerter sur les conséquences dramatiques de ce projet de loi.
Ainsi, nous avons épuisé toutes les voix de dialogue. Et lorsque toutes les voix de dialogue ont été épuisé sans succès, la seule voie possible, le dernier recours pour se faire entendre c’est de manifester dans la rue.
Rien n’est joué. Vous l’avez bien compris, nous ne sommes qu’au tout début d’un long processus parlementaire.
Nous n’en sommes qu’à la première lecture à l’Assemblée nationale.
Le texte ira ensuite au Sénat, en principe, début janvier puis il devrait revenir à l’Assemblée pour une deuxième lecture avant de retourner au Sénat et que l’Assemblé nationale ait le dernier mot, ce qui devrait, selon le gouvernement, nous amener au minimum à la fin du printemps 2020.
Et maintenant ! Nous l’avons dit, en politique, rien n’est jamais écrit. On a besoin de vous, de chacun d’entre vous, pour gagner et pour faire gagner le droit des enfants. Aujourd’hui, ce ne sont pas 600.000 manifestants qui sont rassemblés au cœur de Paris, mais 600.000 personnes engagées dans la durée pour bloquer le projet de loi.
Quelle sera l’attitude du gouvernement demain ?
Quelle sera sa réponse à notre mobilisation aussi pacifique que familiale, populaire, massive et déterminée ? Nous n’en savons rien.
Peut-être allons-nous être entendu et écouté. Ou peut-être que l’attitude qui fut celle de François Hollande va être reproduite, c’est-à-dire le mépris, le déni voire l’insulte et le passage en force.
Quoi qu’il en soit, ils peuvent compter sur nous pour ne rien lâcher. Avec vous, nous allons continuer à tracter, à informer à sensibiliser les Français qui sont, dans leur grande majorité d’accord avec nous et, au-delà de nos différences, nous pouvons tous nous retrouver sur une idée simple : un enfant a besoin de son papa pour grandir et tout au long de sa vie.
Les vieux papas savent aussi d’ailleurs qu’ils ont besoin de leurs enfants en vieillissant. C’est la grandeur de la famille.
Aussi, chers amis, ne sachant pas quelle sera la réponse du gouvernement, nous allons continuer à faire vivre notre mobilisation citoyenne.
Si le gouvernement s’entête et veut passer en force, il nous trouvera en travers de sa route.
Aussi, à toutes fins utiles, nous vous invitons d’ores et déjà à réserver sur votre agenda les dimanches 1er décembre, 19 janvier, 8 mars, 17 mai et 14 juin.
Je répète : 1er décembre, 19 janvier, 8 mars, 17 mai et 14 juin.
Nous confirmerons et activerons ces dates en fonction de la suite du processus parlementaire et de la prise en compte de notre mouvement par le gouvernement.
Nous vous tiendrons bien évidemment informés sur les sites internet de l’ensemble des associations partenaires de Marchons Enfants de la suite et de la forme de la mobilisation qui ne fait, vous l’avez compris, que commencer.
Vous pouvez compter sur nous pour ne rien lâcher, jamais, jamais, jamais !